المغرب 2025: الماء في قلب تخطيط حضري مبتكر وعمارة قائمة على المرونة

المغرب 2025: الماء في قلب تخطيط حضري مبتكر وعمارة قائمة على المرونة

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من عمق التحديات المناخية، يصوغ المغرب نموذجًا جديدًا يجعل من الماء رافعة للتنمية الحضرية والمجالية، في تلاقٍ بين الإرث التاريخي والتعاون الدولي.

بقلم: هيئة التحرير

في خطابه بمناسبة عيد العرش لسنة 2024، أكد جلالة الملك محمد السادس أن “الماء هو شرايين تنميتنا وضامن سيادتنا”، مُجددًا بذلك التزام المملكة بجعل التدبير المستدام للموارد المائية في صلب الأولويات الوطنية. وفي ظل الجفاف المتكرر، والضغط العمراني، والتغيرات المناخية، يبلور المغرب رؤية جديدة تعيد رسم العلاقة بين الإنسان والماء.

العمارة كحل مائي

في المدرسة الوطنية للهندسة المعمارية بمراكش (ENAM)، يتلقى المهندسون المعماريون تكوينًا يُمكّنهم من التفكير في البُعد المائي للمباني والفضاءات العامة.
الدكتور عبد الغني الطيبي، مدير المؤسسة، يؤكد أن “مهندس الغد يجب أن يكون أيضًا هيدرولوجيًا مبدعًا”، مشيرًا إلى أن الجيل الجديد من المشاريع يدمج تقنيات مثل:

  • الأسطح الخضراء لتجميع مياه الأمطار.

  • إعادة استخدام المياه الرمادية عبر حدائق تصفية.

  • واجهات مناخية تقلل من استهلاك الطاقة بنسبة 30%.

ومن بين المشاريع الرائدة، نجد “الواحة الحضرية الإيكولوجية” التي تهدف إلى تحقيق استقلال مائي بنسبة 70% في أحد أحياء مراكش، وتُعد نموذجًا يحتذى به.

تحالفات علمية دولية: إيطاليا وألمانيا كمثال

التعاون بين ENAM وجامعة بيزا الإيطالية، الممتد منذ سنة 2018، مكّن من تطوير مقاربات متعددة التخصصات تربط بين العمارة، والهندسة، والبيئة، والطاقات المتجددة.
ويُشرف على هذا التعاون البروفيسور الإيطالي جيوفاني سانتي، ويشمل التبادل الأكاديمي، والمدارس الصيفية، ومشاريع بحثية حول “المدن المائية”، حيث لا يُنظر إلى الماء كمشكل، بل كعنصر هيكلي في التصميم الحضري.

من جهتها، تواكب الوكالة الألمانية GIZ عدة مشاريع، خصوصًا في مجال إعادة تأهيل الأودية وتحلية المياه باستخدام الطاقة الشمسية، كما هو الحال في محطة أكادير.

التهيئة المجالية: نحو حكامة مائية شاملة

يراهن المغرب على مشاريع مهيكلة لمواجهة الندرة المائية:

  • محطات تحلية مياه البحر تشتغل بالطاقة الشمسية.

  • شبكات ذكية ترصد التسربات في الزمن الحقيقي.

  • مشاريع لإعادة تأهيل الأودية وتحويلها إلى ممرات خضراء، مثل مشروع واد تانسيفت بمراكش.

كما يتم إشراك المواطن بشكل مباشر في هذه الرؤية، من خلال ورشات تكوينية، وتطبيقات رقمية مثل “Water Guardian”، وحدائق جماعية تسقيها مياه معالجة وتُستخدم في الأحياء الشعبية.

ENAM: مصنع لعقول تخطيط المدن المستدامة

لم تعد ENAM مجرد مؤسسة لتكوين المهندسين المعماريين، بل تحولت إلى مختبر وطني للأفكار والمشاريع الرائدة.
من خلال إعادة تصميم مناهجها الدراسية، تُعد المؤسسة مهندسين قادرين على تصميم “مدن إسفنجية” تمتص مياه الأمطار، وتحديث تقنيات الخطارات، ودمج شبكات ذكية لإدارة الموارد المائية.
كما تحتضن برامج بحثية حول تصميم الساحات والحدائق التي تتحول إلى فضاءات مرنة تُواجه الجفاف والفيضانات بذكاء هندسي.

نحو مؤتمر عالمي للماء 2025: المغرب كنموذج ملهم

في أفق احتضان المؤتمر العالمي للماء سنة 2025، يتموقع المغرب كفاعل أساسي في بناء مستقبل مائي مستدام.
ومن خلال الدمج الخلاق بين الإرادة السياسية، والخبرة العلمية، والانفتاح على الشراكات الدولية، يقدم المغرب نموذجًا متكاملًا يجمع بين الصمود، والاستدامة، والعدالة المائية.

ويختزل الدكتور عبد الغني الطيبي هذا التوجه بقوله: “الماء ليس عائقًا، بل فرصة لإعادة اختراع مدننا وأنماط عيشنا”.

Maroc 2025 : L’eau, pilier d’un aménagement du territoire innovant et d’une architecture résilience, ou, Comment le Royaume intègre les défis hydriques dans sa vision urbaine et territoriale, entre héritage ancestral et coopération internationale.

Introduction : Une vision royale pour une révolution hydrique

« L’eau est le sang de notre développement et le garant de notre souveraineté », déclarait Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste dans son discours du Trône de 2024, plaçant la gestion durable des ressources hydriques au cœur des priorités nationales. Dans un contexte marqué par des sécheresses récurrentes, une urbanisation exponentielle et des pressions climatiques croissantes, le Maroc réinvente son rapport à l’eau. Sous l’impulsion d’experts, d’architectes visionnaires et de partenariats internationaux, le pays élabore un modèle où urbanisme, aménagement du territoire et architecture s’articulent autour d’une ressource devenue stratégique.

1.⁠ ⁠Urbanisme et eau : Repenser la ville marocaine

1.1. L’architecture comme solution hydrique

« L’architecte de demain doit être aussi un hydrologue créatif », affirme le Dr. Abdelghani Tayyibi, directeur de l’École Nationale d’Architecture de Marrakech (ENAM). Ses étudiants conçoivent déjà des bâtiments autonomes en eau, où :
•⁠ ⁠Les toits végétalisés captent et filtrent les eaux pluviales, ainsi que des effets positifs en termes d’environnement, d’énergie et de bien-être psychologique de l’homme
•⁠ ⁠Les eaux grises sont recyclées via des jardins filtrants pour l’irrigation.
•⁠ ⁠Les façades bioclimatiques qui réduisent de 30 % les besoins en climatization, avec les mêmes avantages environnementaux et psychologiques que la végétation naturelle

Un projet étudiant phare, ‘l’Éco-Oasis urbain’, combine ces technologies dans un quartier pilote de Marrakech, visant une autonomie hydrique à 70 % d’ici 2026. D’autres approfondissent depuis des années les techniques de construction et les systèmes technologiques axés sur la durabilité et la circularité, tant pour les nouvelles constructions que pour la rénovation des bâtiments existants, y compris les bâtiments historiques.

 

1.2. Coopération internationale : Le cas de la GIZ d’Allemagne ou de l’Université de Pise en Italie

La coopération Morocco-Italienne, via l’Université de Pise, a permis de déployer des solutions éprouvées, axé sur l’étude approfondie des outils, des méthodes et des techniques du projet architectural aux différentes échelles ainsi que des techniques de transformation, de réalisation, d’entretien, de récupération et de gestion de l’environnement naturel et bâti, en se référant aux aspects liés à la conception technologique des œuvres architecturales dans la perspective d’une approche exigeante et performante des artefacts et des biens immobiliers. Cela comprend également le design lié à la conception constructive des œuvres, l’innovation et l’expérimentation technologique en vue de la durabilité sociale, économique et environnementale. Une approche interdisciplinaire dans laquelle l’architecture, le bâtiment, le génie sanitaire, hydraulique, énergétique, électrique et de gestion contribuent à une vision intégrée des questions liées au développement humain dans le respect de l’environnement. Une collaboration qui a commencé en 2018 et a apporté des enseignants, des chercheurs, des étudiants et des projets d’échange Erasmus internationaux coordonnés par le professeur Giovanni Santi du département DESTEC de l’Université de Pise et le professeur vacateur ENAM.

2.⁠ ⁠Aménagement du territoire : Vers une gouvernance hydrique intégrée

2.1. Des infrastructures au service des territoires

Le Maroc mise sur des projets structurants pour réconcilier croissance urbaine et limites hydriques :
•⁠ ⁠Désalinisation solaire : La station d’Agadir, alimentée à 100 % par des énergies renouvelables, fournira 100 000 m³/jour d’ici 2026.
•⁠ ⁠Réseaux intelligents : À Casablanca, des capteurs IoT détectent les fuites en temps réel, réduisant les pertes de 25 %.
•⁠ ⁠Revitalisation des oueds : L’oued Tensift, à Marrakech, devient un corridor écologique grâce à des bassins de rétention naturels co-conçus avec des experts italiens.

2.2. Inclusion citoyenne : L’eau, affaire de tous

« La gestion de l’eau ne peut être l’apanage des technocrates », insiste le Dr. Tayyibi. Des initiatives locales illustrent cette philosophie :
•⁠ ⁠WaterShops : Ateliers citoyens formant 10 000 habitants/an aux techniques d’économie d’eau.
•⁠ ⁠Applications collaboratives : Water Guardian, primée à Dubaï en 2023, permet aux Marocains de suivre leur consommation et de signaler les fuites.
•⁠ ⁠Jardins communautaires : À Fès, des parcelles irriguées par eaux recyclées renforcent la sécurité alimentaire des quartiers populaires.

 

3.⁠ ⁠L’ENAM : Laboratoire d’idées pour un avenir durable

3.1. Former les urbanistes de la résilience

L’ENAM a repensé ses programmes pour former une génération d’architectes capables de :
•⁠ ⁠Concevoir des villes sponges, où 50 % des surfaces urbaines absorbent les eaux de pluie.
•⁠ ⁠Intégrer des systèmes de khettaras modernisées, combinant gravité naturelle et monitoring digital.
•⁠ ⁠Piloter des projets transdisciplinaires, comme la réhabilitation des seguias (canaux historiques) en réseaux intelligents.

3.2. Partenariats académiques : Levier d’innovation

En collaboration avec l’Université de Pise, l’ENAM a lancé un programme de recherche sur les villes aquaporatives, où l’eau structure l’espace public. Parmi les innovations :
•⁠ ⁠Des places publiques transformées en bassins de rétention lors des pluies, devenant des espaces ludiques en saison sèche.
•⁠ ⁠Des murs végétaux dépolluants alimentés par les eaux usées traitées.

•⁠ ⁠L’étude de la relation entre la ville et l’eau, avec ses fronts de mer, ses infrastructures, son architecture, ses espaces publics et ses zones naturelles d’excellence, afin d’aborder les stratégies de conception résiliente et de comprendre les risques du changement climatique. Cela comprend également les grandes écoles d’été internationales qui accueillent des étudiants du monde entier.

 

Conclusion : Le Maroc, laboratoire d’un nouveau paradigme

Alors que le Congrès Mondial sur l’Eau 2025 approche, le Maroc incarne une vision audacieuse : faire de l’eau le socle d’un développement territorial équilibré et inclusif. Sous l’impulsion du discours royal, le pays démontre que l’urbanisme responsable et l’architecture innovante peuvent transcender les crises climatiques.

Comme le résume le Dr. Tayyibi : « L’eau n’est pas une limite, mais une opportunité de réinventer nos villes et nos modes de vie. » Une philosophie qui, de Marrakech à Tanger, dessine les contours d’un Maroc résilient, où chaque goutte compte et chaque citoyen devient acteur de sa gestion.

 

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